Solo Myco

Que d'émotions ! Ouf !

Mais cette fois-ci, soyons pragmatique : comment cela s'est-il passé?

Nous sommes arrivé plus d'une heure à l'avance chez les Sœurs Augustine, qui tiennent l'orphelinat. Très bel endroit, dont nous n'avons vu que très peu. L'impression qui en ressortait en était une de confiance. Les enfants, dans la mesure où ils vivent l'abandon, doivent y être heureux.

De l'extérieur nous accédons à une petite pièce qui sert de lieu de rencontre. Les deux travailleuses sociales de l'orphelinat nous accueillent. Elles connaissent bien Myco, elles l'ont vu grandir. Elles sont bien sûr tristes de le voir quitter, mais répondent néanmoins à toutes nos questions en nous donnant le plus possible d'informations.

Ce qu'il aime, ce qu'il n'aime pas, sa santé, son attitude, ses amies et amis, nous passons près de 30 minutes à discuter. Arriver tôt est payant.

Arrivent ensuite les autres participants à l'entrustment, la cérémonie officielle. Chacune et chacun se présente. les travailleuses sociales de l'orphelinat, le travailleur social gouvernementale, et finalement la directrice, ou mère supérieure pour celles et ceux d'entre vous qui ont un passé scolaire religieux.

Cette dernière lit une prière, en anglais, dont nous recevons copie. C'est un beau moment. 

Nous signons tous, ensuite, le document officiel. Il est de plus en plus difficile de garder son calme, nous savons que nous serons présentés à Myco d'ici quelques minutes. Il est plus ardu de signer avec aisance.

Ensuite, tout le monde regarde vers l'extérieur. Ils semblent dire à quelqu'un à l'extérieur : Ok tu peux venir.

Myco entre alors dans les bras de sa nounou préférée (et on nous avait informé que l'inverse était aussi vrai).

En un clin d'oeil, c'est la crise. Pleurs et cris. Myco est toutefois imposé à Estelle, qui peine à le contenir puisqu'il se débat un peu. J'ai donc aidé Estelle et une fois assis sur moi il ne se débat pas, mais cri à tout rompre.

La soeur qui le tient dans ses bras quitte, pour revenir aussitôt pour le reprendre 5 secondes le temps d'un dernier calin, d'un dernier mot, d'un dernier geste. 

Elle quitte rapidement, ne pouvant pas se contrôler plus longuement. 

Nous sommes donc là, assis sur un petit sofa, avec 6 personnes qui examine notre prochaine action. On suppose le jugement, mais on ne le ressent pas. Par chance, ou plutôt par préparation, nous savons qu'il n'y a pas grand chose à faire. C'est la déchirure, ça fait mal. On comprend, on reste souriant, on apaise la situation.

Quelques photos sont alors prises, mais on ne s'attarde pas. On nous invite à quitter. Myco, aimant les autos, arrête net de pleurer en voyant la voiture (rappel: une Accent avec ailerons). Il y aura encore un ou deux petits pleurs une fois assis dans l'auto, mais on quitte assez rapidement, à l'invitation des membres de l'orphelinat.

Dans l'auto, et depuis, nous avons droit à Solo Myco. Pas un son, regard fuyant, seul dans son univers.

Sur le bord de la fenêtre, il regarde les voitures tout en bas. Nous avons un impression de déjà vu.

Nous avons réussi à le faire dîner, du spaghetti bien sûr, et il est présentement dans son petit lit mais ne semble pas vouloir dormir pour sa sieste. Ce n'est pas un problème, il peut avancer à son rythme. Nous sommes là, à l'écoute, forts, pour le soutenir dans cette épreuve.

Il reste bien sûr plusieurs étapes à notre voyage, mais définitivement celle-ci remporte la palme de l'émotion.

Reste notamment à expliquer à Myco qu'il ne prendra pas d'hélicoptère pour rentrer à la maison, contrairement à ce qu'il croit bizarrement.

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