Pole position

On nous avait bien averti du trafic routier de Manille, l'un des pires au monde. Mais le savoir et le voir, c'est deux choses.

Notre chauffeuse (chauffeure ?) de taxi était un femme dans la quarantaine. Elle conduisait comme un cascadeuse professionnelle, effleurant les autres véhicules et les piétons. Ça donnait le goût de crier Olé! à chaque fois qu'on passait proche d'une motocyclette. Elle a couvert le trajet en 20 minutes exactement, un exploit. Ça a coûté 40 dollars, on s'est peut-être fait avoir.

Étions-nous pleinement confiant ? Non. Avant de partir, la chauffeuse/eure a touché avec ses deux mains le crucifix accroché sur son rétroviseur avant "d'étendre" le Saint-Esprit sur le volant. À la fois rassurant, parce que Dieu nous protège. À la fois stressant parce qu'elle juge que c'est nécessaire de le rappeler à Dieu à chaque transport.

Il n'y a toutefois pas de chauffeur du dimanche ici. Ceux qui s'y aventurent savent comment procéder et ils parlent un dialecte bien spécial, le klaxon.

- Pouet-pouet ("Bonjour mon cher ami, je vais passer à un pouce de toi à gauche").
- Pouet ("Ha mais faites donc, madame, vous m'en voyez ravi.")

Comme vous le constatez, c'est un dialecte rempli de gentillesse. Personne n'est fâché, tout le monde reste zen. Ça doit être le yoga, je sais pas.

Pour vous imager un peu le trafic, immaginez un boulevard style Laurier ou Maisonneuve. Retirez toutes les pancartes et les lignes. Comme il n'y a plus de ligne de traverse de piétons, et bien ils traversent n'importe où, n'importe quand. S'il y a des constructions, enlevez les annonces et laissez 2 ou 3 cônes seulement (et encore). Ajoutez 5 fois plus d'auto qu'à l'heure de pointe standard et regardez ça aller.

C'est ça, le trafic à Manille.

Commentaires

Messages les plus consultés